POUR LA P'TITE HISTOIRE
En 2013 je suis repartie en Malaisie avec mes parents, cette fois-ci pour trois semaines de vacances.
C’est à force de ressasser les souvenirs qu’on a eu envie d’y retourner. Entendre : « à l’école anglaise, tu te faisais gronder quand tu parlais français avec Quentin » ou encore « tu te baladais dans la résidence à poil avec tes bottes en caoutchouc »; après vingt ans et une mémoire de Dory je ne pouvais me rappeler de ces anecdotes.
Sans le savoir, ce séjour a eu un impact sur ma vie. Une rencontre inattendue à Langkawi.
Comme deux touristes avec mon père, on part à la recherche des éléphants pendant que ma mère se repose sur l’île. Arrivés au point indiqué sur cette fichue carte, on stoppe nos scooters en plein milieu d’un parking, on se regarde et on explose de rire. « Où sont les éléphants ? », c’est en y mettant les formes que nous posons cette question à trois VTTistes (un couple et leur fils). A croire que notre accent anglais était merdique, car c’est en français que l’on obtient notre réponse, « il n’y a pas d’éléphants ici, mais de belles cascades ».
Finalement on papote tous les cinq sur le parking. Après 45 min à cuire au soleil, nous sommes invités à prendre l’apéro le lendemain soir sur le bateau des "Pirates"; « RDV demain 17h30 à la baie de Telaga Harbour », eh oui il fallait être précis, car sans téléphone portable on est tous perdus hein?!
Lors de l’apéro on apprend que nos hôtes sont des navigateurs partis de Nouvelle-Calédonie depuis deux ans, ils sont en plein tour du monde. WHAT ? Je les regarde avec des yeux qui pétillent et je bois tout ce qu’ils disent. Ils m’ont redonné espoir dans ma vision de la vie, grâce à leur état d’esprit.
Loin d’être millionnaires, ils ont juste cru en eux et en leur projet. Leur phrase fétiche vient de mon chanteur préféré « j’irai au bout de mes rêves ».
On a gardé contact, j’ai suivi leur périple à travers leur site, on échangeait quelques mails, jusqu’au jour où ils m’ont proposé de venir passer quelques semaines sur leur voilier. Sache-le, il ne faut pas me le dire deux fois !
Me voilà, en Mai 2016, à l’aéroport de Tahiti avec mon sac à dos. Une copine partie vivre là-bas, est venue m’accueillir avec un collier de fleurs, hey j’adore le principe : une sorte de parfum après 24h de vol ouais. Hébergée chez elle pour la nuit, j'ai repris l’avion à l'aube pour les Marquises, rejoindre les Pirates (Cyril, Magalie et leur fils Jonathan). WHAOU, les retrouvailles après trois ans de virtuel.
J’ai été reçue sur le voilier du bonheur tenu par une famille remplie d’amour. Ils m’ont fait faire tout et n’importe quoi: rappage de noix de coco, carénage de bateau, découpage de poisson, hissage en haut du mât, passage du niveau 2 de plongée, il y en a eu tellement, dont une nouvelle rencontre: Alain; retraité, capitaine du Tec' Hadden, ami des Pirates depuis deux ans, navigant près de nous tout le long du séjour.
Cette expérience m’a retourné le cerveau. De retour au boulot, j’avais encore la tête dans les nuages. Je repensais à tout ce que j’avais pu faire avec les Pirates, à mes projets que j’avais laissé s’enfouir et s’enfuir.
Ayant l’esprit “carpe diem” j’ai choppé mon clavier, et j’ai rédigé les quelques lignes qui allaient faire éclore ma folie : Rapport de mise en disponibilité rédigé, il sera accepté trois mois plus tard. CHAMPAGNE !
Moralité : nous avons tous plus ou moins des objectifs. On réussit ou on échoue. Dans tous les cas, on parcourt un chemin pour y arriver : C’est ce chemin qui est important !
Regarde bien, avec mon père on avait pour objectif de voir les éléphants et le chemin nous a conduit à trois marins. Pas n’importe lesquels, ils m’ont permis de passer un mois avec eux dans le Pacifique, m’ont fait rencontrer Alain, qui lui-même m’invite à poursuivre l’aventure sur son bateau pour plusieurs mois avec Jonh.
...Depuis, j'adore les éléphants :)
Désormais, je prends le large et c'est peu de le dire; je lâche la barre du métro pour agripper celle d'un bateau.
¿ Prochaine étape ?
